JOUR 8

Nous nous sommes levés vers 7h30. Guilhem hésitait à aller jusqu’au centre du village pour retirer des sous. Après les comptes, nous nous rendons compte que ce qui nous reste suffira et que nous pourrons même laisser un petit plus à notre chère famille.
Je suis encore faible mais vais beaucoup mieux. Je suis tellement apaisée dans cet endroit.
Y repenser aujourd’hui me fait chaud au cœur.

Margarita nous dit que le bus passe entre 9h30 et 10h. Que nous pouvons l’attendre devant l’hôtel, à deux pas de la maison. Elle nous accompagnera.
On petit déjeune, légèrement. On profite des derniers instants dans notre petit paradis.
A 9h20 nous voilà devant l’hôtel, nous avons dit au revoir à Margarita qui a profité du passage d’un voisin pour monter dans sa voiture et aller faire des courses.
Le palmier nous protège du soleil déjà fort. Nos back-pack sur le sol, on attend.
9h40, le bus arrive, nous voilà partis pour Cienfuegos.
Au moment d’arriver, un homme nous attend avec une pancarte « Sofia y Guillermo ». J’ai adoré. C’était étrange et vu ma fatigue, cette attention était d’un grand réconfort.
Il nous embarque sur son bici-taxi et traverse les 5 blocks qui nous séparent de la maison de Yaqueline et son mari el Chino (certainement parce qu’il a des yeux bridés).
Ce couple est absolument charmant. Ils nous reçoivent avec un sourire immense.
Yaqueline est aux petits soins, elle nous parle de ce qu’il y a à faire à Cienfuegos, du bateau que nous pourrions prendre pour visiter la forteresse plus au large. Elle nous parle aussi de « La Punta », cette zone de la ville qui s’étend sur la mer et qui est vraiment à voir.
On suivra ses conseils.

On se dirige alors vers le bateau qu’elle nous a indiqué. Passons devant une banque et en profitons pour aller retirer des sous pour la suite de notre voyage.
J’attends Guilhem dans un fauteuil très confortable, la climatisation est à fond, je suis bien.
On reprend la route, 12h54, je crois que nous n’aurons pas le bateau lui dis-je. Il à l’air plutôt d’accord.
En même temps, je marche si lentement qu’il est hors de question de se taper un sprint. Le destin est le destin, on se dirige vers le « port » au moins pour pouvoir dire que l’on a tenté. Nous n’avons finalement jamais trouvé le départ. Pas grave.
Cette ville est très jolie. L’avenue piétonne qui donne sur la place José Marti nous emporte dans les villes du sud de la France où il fait bon flâner à la découverte des boutiques tout le long.
On trouve alors une série de stand au milieu de la route, j’achète des bricoles, quelques souvenirs pour mes copines. Je n’avais encore rien trouvé jusqu’à lors. Je suis ravie.
On continue par s’assoir sur un banc non loin et en profitons pour ouvrir notre guide du routard à la page de « Donde Comer » (où manger).
Il est recommandé de se rendre dans cette cafétéria sur cette même place José Marti et de profiter de la terrasse sous les arcades. Super, nous l’avions déjà remarqué tout à l’heure et il semblerait qu’ils fassent des sandwichs.
L’endroit s’appelle El Palatino, la terrasse est absolument charmante, toutes les tables sont prises, la carte est « standard » mais ni la propreté du lieu ni l’amabilité de la serveuse ne justifient la présence dans le guide.
Bref, un jus, une malta et un sandwich plus tard nous voilà partis à la recherche d’un « caballo » (cheval) qui voudrait bien nous emmener sur la « punta ».
On aura vite fait de trouver notre chauffeur qui pour 4 CUC nous fera remonter ce quartier jusqu’à la berge tout à bout, ou presque.
On se pose alors sur le front de mer. Il fait très chaud, le paysage est magnifique. Une baie s’étend devant nous, je m’étonne de voir de la terre de l’autre coté de l’eau. Un couple de touristes arrivent, Guilhem me dit qu’ils étaient aussi sur la plage avec lui la veille. On finit toujours par croiser les mêmes personnes, c’est amusant.
Puis on se dirige vers le palais de la danse juste derrière, on aimerait le visiter mais avons la sensation de déranger. On profite simplement de la beauté de l’édifice. Une construction française nous a-t-on dit. Car Cienfuegos a été construite par un français. C’est plutôt flatteur. D’autant que l’on remarque beaucoup d’influence arabiques. Comme quoi…
Un homme en bici-taxi nous propose ses services. Un bon prix. Il nous emmènera même jusqu’au parc tout au bout de la Punta et nous racontera que ces magnifiques maisons appartiennent au gouvernement. Rien d’étonnant finalement…

En nous rendant à la station de bus, un homme nous propose de nous emmener à Trinidad le lendemain en taxi collectif. Le plus de ce transport est qu’il vient vous chercher en bas de chez vous et vous pose à un endroit stratégique voire devant votre prochaine casa particular.
Notre taxi est réservé pour le lendemain.
20h, l’heure du diner. Guilhem est barbouillé. Il a du manger un truc qui ne passe pas. Il me dit qu’il ne mangera pas. Je ne m’inquiète pas, ça nous arrive souvent d’avoir mal au ventre. Moi, j’ai faim, des pâtes feraient mon plus grand plaisir.
On se rend vite compte que la ville ne vie pas la nuit. Les cubains ne vivent pas vraiment la nuit. Pour nous qui vivons en Espagne, cela est déroutant, mais on s’y fait.
On finit par trouver un restaurant qui ne paye pas de mine mais qui a des pâtes et ça, c’est l’essentiel.
On s’étonne de cette jeune fille qui commande une soupe de fromage puis le même plat de pâtes que moi puis une pizza. Mais attention, la pizza sera emballée. On se demande si ce sera pour le petit déjeuner ou pour un autre goûter.
Elle se lève et je suis étonnée. Je n’aurais jamais cru qu’elle soit aussi grande. Elle a le visage rondelet mais est élancée. J’espère simplement qu’elle ne mange pas comme ça tous les jours. Mais ce ne sont pas mes affaires, j’espère juste parce que je connais trop bien cette sensation d’impuissance face à la nourriture, quand on a son âge.
Encore une fois, on se couchera tôt. Les histoires de maladie de Guilhem commenceront dans la nuit. Il se lèvera plusieurs fois et ce ne sera que le début d’une nouvelle étape…

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