Playa Larga: #SafiaCuba2

Nous ne nous doutions pas que les prochains jours seraient la preuve même que le hasard fait (extrêmement) bien les choses.Safia_PlayaLarga_2

JOUR 5

Cette cinquième journée est tombée le 1er mai 2016.
Alors oui, le premier mai aussi ici c’est le jour du travail. Mais, croyez-moi, cela n’a absolument rien à voir avec ce que nous connaissons.
Notre bus pour Playa Larga part à 7h (nous avions pris les billets lors de notre tentative pour Viñales).
La veille au soir, notre hôte Angelica (la fille de Mildred) nous annonce qu’aucun taxi ne viendra nous chercher car toutes les rues seront fermées à partir de 4h du matin… WHAT ? Bueno bueno, tranquilo …
Nous voilà parti pour 1h30 de marche à 5h20 du matin.
Et croyez-moi, pour rien au monde je n’aurais voulu louper ce spectacle.
Si tu crois que la Havane dort un dimanche premier mai à 5h du matin et bien tu te trompes ! La Havane est debout et se dirige toute motivée vers la place de la révolution (un peu leur place de la république j’ai l’impression – il yen a dans chaque ville).
Les gens arpentent des pancartes, les artères de la ville deviennent piétonnes, la foule se fait de plus en plus dense à mesure que l’on s’approche de cette place et que le soleil se lève.
On fait un détour, forcément, emportés par la foule. On a mal au dos, nos sacs pèsent une tonne et encore pire au fur et à mesure des minutes. Mais ce spectacle matinal nous impressionne.
Ces hommes et ces femmes vont passer leur journée à « manifester » en faveur de la révolution, de ce fameux Fidel Castro et de son frère Raúl. Ils sont on ne peut plus enthousiastes, plein de volonté et d’ambition. Je n’avais jamais vu un tel engouement. Et encore moins à 6h un dimanche.
6h50, nous arrivons ENFIN à la station de bus Viazul (on devait arriver 30min avant mais avions fait de notre mieux).
Le bus part à 7h précises.
Après trois heures de route et une halte des plus agréables dans une cafétéria de route, nous arrivons à Playa Larga. L’enchantement ne fait que commencer.

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Je vous invite à lire cet article très particulier sur ce lieu.

JOUR 6

Margarita, notre hôte, nous avait conseillé de nous rendre à 9h à l’école de plongée. Ils organisent chaque jour des excursions pour la piscine naturelle des poissons. Génial !
Miguel Angel nous montre le chemin. L’homme nous donne notre équipement, Miguel nous fait visiter pendant que d’autres personnes arrivent.
L’homme de la plongée demande à notre petit guide s’il vient avec nous. Il répond tristement que non. Aujourd’hui aussi c’est férié. Et Miguel de me dire « si seulement je pouvais y aller ». Je vous ai dit à quel point ce petit était adorable ?
Allez cours Miguel, cherche ton maillot, on t’embarque !

Safia_PlayaLarga_13 20minutes plus tard nous arrivons à la cueva. Nous avons aussi rencontré une française (vivant au Texas avec son mari américain) et son père (vivant à Aix en Provence) lors de cette journée.
On profite alors des joies du snorkeling à la fois dans le cueva et dans la mer. Les poissons magnifiques. On tente de filmer avec la caméra sportive. Pas très concluant mais Miguel est heureux de pouvoir faire des souvenirs.
Le soleil tape fort, bien trop fort à Playa Larga. Je ne me rends pas bien compte que bientôt cela va me jouer des tours.
A notre retour vers 14h, nous mangeons un sandwich chez Margarita et je vais me coucher. Je déteste faire des siestes mais celle-ci m’a attrapée sans même que je ne m’en rendent compte.
Vers 16h, Guilhem et Miguel rentrent de la plage. Me demandent si je souhaite venir avec eux. Allez, je me lève, je ne suis pas là pour faire une cure de sommeil !
Le maillot de bain, la caméra sportive, nous voilà sur la plage de Playa Larga. Notre petit guide nous propose d’aller voir derrière la maison de plongée, là où les pierres forment la plage. Sur la route… Mehdi et Hind en pleine séance de bronzage !

Safia_PlayaLarga_7 Quel plaisir ! Nous savions qui arrivaient aujourd’hui mais ne savions pas par quel moyen ni même où ils allaient résider. On prend des nouvelles, tous heureux de se revoir. On s’échange les coordonnées pour pouvoir se retrouver demain et aller au Fleuve. (chose qu’on ne fera jamais vous verrez).
Sur la route Miguel nous présente les fruits des arbres, c’est un gourmand, puis nous finissons dans la piscine de l’hotel pour une petite heure à profiter, faire des photos, filmer, rire, dire des bêtises tous les trois.
Le soir, Margarita nous prépare un de ces fabuleux repas dont elle a le secret. Guilhem retouche quelques photos del niño et de la casa. L’ambiance est familiale et apaisante. Je commence à me sentir nauséeuse, je vais me coucher.

JOUR 7

Je commence à croire que chacun de nos voyages doit être rythmé par un séjour à l’hôpital. Déjà au Mexique et maintenant à Cuba. Je ne m’étonne plus trop et me dit simplement que je suis fragile de l’estomac et que cela est presque « normal » chez moi.

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La nuit a été difficile. Je ne faisais que me réveiller, sans arrêt, cet étau autour de ma tête. Lorsque le réveil sonne, je sais que Hind et Mehdi vont appeler pour que l’on organise notre virée au fleuve. Guilhem me demande mon état, je lui dis que je ne me sens pas de sortir aujourd’hui. Je suis faible et ai besoin de dormir.
Je me rendors. Guilhem en parle à nos amis ainsi qu’à Margarita qui s’empresse d’appeler Pablito.
Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé entre mon premier réveil et celui où Guilhem arrive en me disant « Safia viens, il y a un monsieur qui va t’éteindre le feu que tu as dans le ventre avec une serviette ». Cette phrase était complètement folle et m’a décroché un sourire sincère. Je m’habille, un short, un t-shirt et me rend sur la terrasse ombragée.
Je n’ai pas fière allure. Mais ça va.
Je vois Pablito, Margarita. Elle lui parle de ces serviettes de bain qu’elle trouve à La Havane. Elles sont super.
Il me dit de relever mon t-shirt et de rester debout. Il voit que je ne tiens pas bien. Mais je me force à rester debout pour qu’il puisse procéder à « l’extinction du feu ». (je n’ai d’ailleurs pas compris pourquoi GG me disait ça car je n’avais pas vraiment mal au ventre mais il avait du sentir que le mal été généralisé).
Pablito commence son rituel. Je ne sais pas d’où sort ce vieux monsieur qui parle dans sa barbe, son cure-dent dans la bouche. Il me dit de tenir la serviette, il fait des mouvements de coudes, me dit d’enlever la serviette, me marque des croix sur le ventre. Me demande si ça va. Ca va, je tiens.
Il recommence, bouge devant moi, la serviette… les croix… je lui dit que je me sens mal. Il me dit qu’il le voit, qu’il le sent.
Je m’assoie. Il me parle fort. Demande de l’alcool à Margarita, de l’eau de Cologne peu importe. Guilhem me tient, Pablo me parle et me demande si je l’entends. Je ne peux que lui répondre en gémissant. Mon esprit est là mais mon corps part. Je ne contrôle plus rien. Mes yeux se ferment. Je ne vois plus. On me place l’eau de Cologne sous le nez ! WHA ! J’ouvre les yeux, du mieux que je peux, ils se referment, je suis mal. J’ai envie de vomir. On m’apporte une bassine. Je me sens partir, mon esprit veut leur dire que je suis là mais ma bouche n’y parvient pas. Je pars.
Je me suis évanouie quelques secondes semblerait-il. L’alcool m’a permis de retrouver mes esprits. Je suis complètement déboussolée. J’ai envie de m’allongée, Pablito me dit que non, qu’il faut que je boive. Il me demande si je veux aller aux toilettes. Pas encore.
Je répète sans arrêt que je veux m’allonger. On me dit que non. Je bois, il me force et me dit que c’est important.
J’entends Margarita qui parle aux voisins ou au téléphone peut-être je ne sais pas. Elle parle de « Policlinico ». L’hôpital en somme.
Ils vont m’y emmener.

Safia_PlayaLarga_5 Finalement, je vais me recoucher. Je ne sais pas combien de temps plus tard (je m’endors en 2 secondes) Guilhem me dit qu’une voiture est là pour m’emmener au Policlinico.
Il y a une femme et un homme. Il conduit, elle l’accompagne. Pablo a du repartir. Je découvrirai plus tard que cet homme était un voisin de Margarita.
Je ne vois pas la route, je somnole. Margarita et Guilhem m’accompagnent. Ils me rassurent. Je ne sais pas dans quelle direction nous allons. Ce n’est pas loin apparemment.
Nous arrivons à la clinique. On me soutient pour marcher. On parle de mon état à cette femme dont je n’arrive qu’à voir les pieds et la jupe.
Je vois qu’il y a des gens dans l’entrée, je ne sais si ce lieu est récent, vieux, je ne vois presque rien. A part ce chat allongé par terre dans l’entrée. Ici, les animaux dorment partout.
La femme à la jupe me parle mais mon corps est incapable de lui répondre. Mes amis lui expliquent mon état. Les nausées, la douleur de tête, l’évanouissement.
Elle me fait m’allonger sur une table qui pour son peu de confort me rappel les fois où j’emmène Campeche chez le vétérinaire.
Je me sens entre de bonnes mains dans tous les cas. Je sais que les medecins de Cuba sont très réputés et que, de toute façon, ça ne doit pas être grand chose.
Plus tard, on m’apporte une chaise roulante et je suis déplacée dans une autre salle. Je suis froide comme le carrelage, le lit est plus confortable.
Une infirmière arrive, me place ces trucs bizarres sur le nez pour respirer. Je respire bien.
Elle me prend la tension. Nous dit que j’ai 90/60. Mes yeux sont lourds, lourds. J’essaie vraiment de les ouvrir pour participer au diagnostique et dire comment je me sens.
Elle me dit que cette tension est très basse et me demande combien j’ai d’habitude. Guilhem lui dit qu’il ne sait pas. J’arrive à lui dire qu’en France ça ne se mesure pas comme ça et qu’effectivement, je n’en sais rien.
Mes yeux se referment.
Elle demande ce que j’ai mangé. Guilhem énumère tout depuis la veille.
Il y a des aller-retours d’infirmières, adorables. Je me repose et respire bien. Je sens que mes yeux sont de moins en moins lourds.
Puis le médecin arrive, on me reprend la tension, la température et d’autres questions sont posées.
Il regarde ma bouche, mes yeux. En un rien de temps il nous dit que je suis déshydratée, que les « raisins » de plage que j’ai mangé hier avec Miguel et Guilhem m’ont donné une espèce de bactérie, que je vais devoir rester quelques heures chez eux.
Alors voilà, après 4heures et 2 sachets de perfusion de réhydratation, j’allais mieux. Pas la grande forme mais je pouvais marcher et parler et rentrer chez Margarita en bici-taxi avec mon chéri.
En arrivant à 15h30, je demande à Guilhem d’envoyer un message à ma Maman. Une semaine que je ne lui ai pas parlé. J’ai besoin de l’entendre. Il lui donne le numéro, elle m’appelle quelques minutes plus tard. Cela m’a fait du bien. Je dois raccrocher car je me sens mal et ai besoin de me coucher. Elle rappellera plus tard dans la nuit juste pour voir si tout va bien.
Pablo aussi est repassé le soir. Je viens voir comment tu vas me dit-il. En racontant tout ça je suis très émue car, ces gens-là, nous ne les connaissions pas très peu de temps avant et nous sommes maintenant liés par quelques chose de très fort. Je leur serai toujours reconnaissante de leur soutient et de leur amour.
Je n’oublierai jamais cette expérience. La gentillesse de ces gens, le professionnalisme et l’implication des médecins, le piteux état de la clinique et le réconfort que l’on sent quand on comprend que l’on est aussi bien entouré !
Aujourd’hui, nous sommes à J+2 de ces événements et je vais définitivement mieux. Je continue de boire mon eau de réhydratation (avec une solution salée dedans) et si j’ai un conseil à vous donner : BUVEZ !!!

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Auteur : safiavendome

Vivre au delà de ce qui est commun et attendu. C'est ca qui me fait plaisir. FB, TW, Insta: Safiavendome

LES COMMENTAIRES
  1. C’est fou comme les cubains sont gentils! Une hospitalité naturelle incroyable!
    Je me suis sentie désolée pour toi, ca a pas du être une partie de plaisirs
    Vivement la suite!

  2. Hello Safia !! Je ne te suis pas depuis très longtemps, mais je trouve vraiment tes vidéos et ton style de vie très sympa, c’est pleins de bonnes ondes ! Je trouve que tu nous rappelle que même en ayant les pieds sur terre, les choses simples sont les plus merveilleuses ! Je te souhaite pleins de bonnes choses pour la suite ! Et pleins de bisous pour Campêche !!

  3. Je me suis sentie emportée avec toi dans ton récit… C’est incroyable ce que tu arrives à transmettre par les mots. Je pouvais ressentir ton mal de tête, ton étourdissement, ta joie, ton état, tu écris si bien ! Heureuse de voir que ce n’était pas grave, c’est fou comme tu dis de voir à quel point ces gens qui ne te connaissent pas t’aide et sont là pour toi dans ces moments. C’est vraiment beau… Je vais suivre ton conseil et boire boire boire lors de mon séjour à Cuba le mois prochain ! Gros bisous Safia et merci encore pour ce récit si vrai ! <3

  4. C’est incroyable à quel point les gens sont généreux et gentil. Quand je lis ce genre de choses, je me remets fortement en questions. Il faut absolument que je m’ouvre plus, que je donne et partage avec des gens de toutes part. Cest ca la vraie richesse.

    Cette Marguartia à l’air d’être une femme formidable ! Et son petit fils a ce quelque chose dans les yeux que les photos, de Guilhem j’imagine, mettent en relief. J’adore…

  5. C’est jamais drôle de tomber malade en voyage ! Malgré ça tu restes resplendissante et ton sourire fait plaisir aux yeux. Encore bravo pour ta chaîne SafiaVendôme, c’est tellement toi, tu rayonnes :). <3

  6. Tu pourrais écrire des romans, c’est fou comme nous sommes emportés par ton histoire ! Pleins de bisous

  7. Pas de tout repos cette journée à l’hôpital, ma pauvre ! Heureusement que tu t »es senti si bien entourée, ça rassure dans ces moments où on est loin de chez soi… Sinon les photos sont magnifiques, très hâte de lire la suite, des bisous 🙂

  8. Merci pour ce récit je me suis sentie transporter c’est fou ! Hâte de lire la suite de tes aventures

  9. Merci de nouveau pour cet article. Mon dieu l’hôpital! je comprend complètemet ce que tu as vécu. J’ai moi même fait un passage à l’hôpital pendant mon échange universitaire en Argentine. La premère fois que j’allais à l’hôpital. J’ai eu droit à un rhume carabiné à cause du froid et de la pollution, j’ai cru mourir. Je reconnais en Pablo, Margarita, Miguel et tous les autres la générosité et la douceur des latinos, ça me réchauffe le coeur. Hâte d elire la suite de vos aventures cubaines. Bisous bisous

  10. Franchement comme on dis des fois les étrangers sont mieux que la famille (plus serviable)
    Sa ma vraiment toucher j’ai etais plonger à fond dedans et oups c la finnnn je veux la suite Lool .
    Safia j’aime cet personne que tu es je sais pas comment expliquer mais tu es une fille simple sans prise de tête c’est fou j’admire

  11. Quel plaisir de te lire , ton récit de voyage est si détaillé que chaque matin j’ai hate de le découvrir quitte à ce qu’il ne s’arrête pas, mieux qu’on bouquin 🙂 malgré le moment pénible que tu as dû passer on voit que tu étais bien entourée et que là eut été une parfaite immersion ! Merci de partager tout Ca avec nous, ça te laissera aussi un beau souvenir, chaque instant est posé sur papier. je te découvre davantage maintenant que tu fais ta propre route, non pas que je n’aimais pas avant bien au contraire , mais ta personne se révèle et j’aime beaucoup la simplicité qui se dégage de toi et surtout ta positivité. Bise à vous ( car tu emmènes aussi Guilhem et le bonheur que vous renvoyez me donne juste un immense sourire..
    (J’aimerais beaucoup retrouver ton article en espagnol si tu as l’occasion de le poster également d’après ce que tu as évoqué hier il me semble car je suis passionnée par cette langue si agréable et ensoleillée )!

  12. Je suis complètement captivé par t’es articles de ton voyage, j’adore ! Hâte de lire vos prochaines aventures a Cuba 🙂

  13. Et ben quelle aventure !! Heureusement que tu vas mieux ! Mais j’adore tes articles, on sent ta sincérité, ton expérience et ça fait du bien de participer à ça de loin :)… En tout cas tu as eu de la chance d’être aussi bien entourée, les cubains semblent très chaleureux et tes articles donnent envie d’aller découvrir ce pays, moi qui adore les voyages et la découverte de plein de choses ! Merci…

  14. Si je puis me permettre d’apporter une amélioration, tu fais une faute d’orthographe récurrente : « soutient » à la place de « soutien » 😉
    Bisous x

  15. J’ai ressenti la même chose que Melody dans le commentaire précédent, j’étais vraiment absorbé par ton récit, tu écris tellement bien que c’est comme si on y était, c’est fou !

    Je t’es découvert récemment, et tu es un petit bout de femme très attachante, reste comme tu es, ça met de bonne humeur des le matin en visionnant tes snap ( française au Canada, du coup avec le décalage horaire pour moi le matin j’ai presque tout tes snap de la journée ça fait une belle story) et permet le soir de bien dormir en lisant tes articles de blog.

    Roman dsl !!! Continue comme ça en tout cas ! ✌

  16. J’ai lu tous tes articles sur ton voyage à Cuba et ils sont géniaux surtout celui là. Le texte est bien écrit et les photos sont sublimes!

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